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La neutralisation sexuelle de la chienne

Si l’on ne désire pas faire reproduire sa chienne, il est préférable d’intervenir avant la saillie : l’avortement de convenance n’est pas une méthode de contraception. C’est un acte médical qui doit être raisonné même si les protocoles actuels (2 injections à 24h d’intervalle 8 à 25 jours après la saillie) limitent les risques d’infection de l’utérus.

La prévention des gestations chez la chienne, si l’on ne peut empêcher les fugues et les saillies, passe donc par des méthodes médicales ou chirurgicales.

Ces méthodes de contraception suppriment également les conséquences des chaleurs pour le maître (pertes de sang, attirance des mâles du voisinage …) et pour la chienne : moins de fugues donc moins de risques d’accident de la route, moins de contact avec d’autres chiens, donc moins de risques de transmission et de dissémination de virus (rage, maladie de Carré, parvovirose ...)

Les méthodes chirurgicales définitives

Les interventions sont pratiquées sous anesthésie générale de courte durée, et la chienne n’est hospitalisée que quelques heures. Sauf incident ou accident périopératoire, la chienne retrouve une activité complètement normale en 2 ou 3 jours. 

Il s’agit principalement de l’ovariectomie. La ligature des trompes et l’ovario-hystérectomie étant réservées à quelques cas particuliers.

L'ovariectomie (castration)

Il s’agit de l’ablation chirurgicale des ovaires. La chienne n’aura donc ni chaleurs ni chiots. Par contre, la castration entraîne un déséquilibre hormonal pour l’animal qui aura tendance à prendre rapidement du poids en cas d’excès alimentaire. Une ration alimentaire adaptée et équilibrée et un peu d’activité régulière permettent de gérer très facilement ce risque. D’autres effets secondaires beaucoup plus rares consistent en des chutes de poils sur les flancs et une incontinence urinaire, qui peuvent être traitées.

L’ovariectomie est pratiquée chez la chienne juste avant la puberté, soit à l’âge de 5 mois environ, soit au cours du 5e mois
qui suit les chaleurs, qu’il y ait eu ou non gestation. En cas de misebas, il faut arrêter la lactation au moins 15 jours avant l’opération.

L’ovariectomie permet de prévenir en grande partie l’apparition de tumeurs mammaires, de lactations nerveuses, de tumeurs de l’appareil génital (utérus, vagin) et d’infections de l’utérus, pathologies fréquentes et parfois très graves pour la chienne ; ces effets bénéfiques pour la santé de la chienne seront d’autant plus importants que l’intervention aura été pratiquée à un jeune âge. C’est la méthode de choix pour une chienne qui n’est pas destinée à la reproduction.

Remarques :

  • Il est possible également d’intervenir sur un chien mâle : la vasectomie rend le chien stérile, en empêchant l’émission de spermatozoïdes, tout en lui conservant une sécrétion hormonale normale.
  • La loi impose la stérilisation chirurgicale des chiennes réputées dangereuses (1ère catégorie).

Les méthodes médicales de prévention des chaleurs

(totalement réversibles dès l’arrêt du traitement : la chienne pourra de nouveau avoir des chaleurs et des portées).

Ces techniques induisent cependant des risques non négligeables d’infection utérine, de dérèglement hormonal (diabète en particulier) ou de stimulation de tumeurs mammaires. Le suivi médical nécessaire déconseille ces méthodes pour les animaux “indépendants” ou qui vivent chez plusieurs personnes.

Elles sont également contre-indiquées chez les chiennes diabétiques et les chiennes ayant ou ayant eu des affections des organes génitaux. Il est enfin fortement déconseillé d’utiliser ces médicaments chez les chiennes impubères.

Les comprimés d'hormone anticonceptionnelle (la "pilule")

Ils sont utilisés tous les jours ou tous les 2 jours en commençant 10 à 15 jours avant le retour supposé des chaleurs, et suppriment les manifestations sexuelles pendant la durée de leur administration.

Ce mode d’administration est intéressant pour un report de chaleurs pendant une période brève (chasse, congés, concours…), mais est très contraignant : la chienne devra avaler ses comprimés très régulièrement, la date des chaleurs doit être bien connue, ainsi que la cyclicité de la chienne. Cette technique doit donc rester une mesure d’exception.

Les injections d'hormone anticonceptionnelle

Par leur effet prolongé, elles remplacent les administrations répétées de comprimés. Mais leurs effets défavorables, en particulier les risques d’affection de l’utérus, sont également aggravés.

Ces injections, renouvelées périodiquement, suppriment les manifestations sexuelles de la chienne. Elles doivent être administrées environ 1 mois avant les chaleurs à venir, ce qui impose de connaître parfaitement le cycle sexuel de la chienne.

Le choix de la méthode utilisée devra donc être raisonné, en assumant les impératifs qui y sont liés, pour que la vie sexuelle de votre chienne ne soit ni trop dangereuse pour elle, ni trop désagréable pour vous.