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Les friandises pour animaux, comment les utiliser, lesquelles choisir ?

Le marché des friandises pour animaux est colossal, favorisé par la volonté d’un moment de complicité entre maître et chien/chat et une inondation médiatique des produits proposés. Il pesait en 2013 146 millions d’euros dont 70 % était détenu par le géant Mars Petcare (dont Pedigree et son bâtonnet en croix qui est le produit phare).

Que donne-t-on exactement à nos animaux avec ces friandises industrielles, quel est le bénéfice, quels sont les risques et comment bien faire ?

Pourquoi donner des friandises à ses animaux ?

Le don de friandise est un geste assez classique dans les familles et a trois objectifs :

  • Outil de complicité : ça fait très plaisir au maître et à l’animal, pour l’un de donner, pour l’autre de recevoir et de manifester son contentement.
  • Outil éducatif : la récompense alimentaire est un des outils des récompenses éducatives, avec le geste et la parole. Dans le cadre des apprentissages, les 3 types de récompenses sont utilisés, la récompense alimentaire devient progressivement aléatoire pour disparaître lorsque le comportement est acquis (les autres récompenses persistent).
  • Outil médical : la friandise permet de faire prendre un médicament lors d’un traitement ponctuel ou régulier et certaines friandises sont directement à visée médicale comme les lamelles/barres destinées à l’hygiène bucco-dentaire.

Les friandises font partie de la ration alimentaire quotidienne, il faut réduire la part de croquettes si vous distribuez beaucoup de friandises (surtout en phase d’apprentissage chez le chiot).

Quels types de friandises donner aux animaux ?

Les friandises « maison »

Quand on parle de friandise « maison », il ne faut pas entendre déchets de table (couenne de jambon, gras de viande, peau de saucisson, croûtes de fromage…). Ceux-ci ne devraient pas être donnés à nos animaux domestiques : ce ne sont pas des poubelles de table ! En effet, ces déchets sont beaucoup trop gras et parfois dangereux pour le transit comme les peaux de saucisson qui peuvent engendrer des occlusions intestinales. Aussi, les sucres et sucreries ne sont pas non plus adaptés à nos animaux : ils sont sources d’obésité et de diabète.

On peut parler de friandise « maison » pour tout aliment de nos assiettes, dans la mesure où les quantités sont adaptées à la taille de l’animal et donnés en dehors des repas des maîtres :

  • Un cube de fromage.
  • Un dé de viande, une rondelle de saucisse.
  • Une rondelle de pomme, un quartier de mandarine.

Concernant les quantités, il est possible de se rendre compte, de façon assez approximative mais souvent parlante, de ce que l’on propose en ramenant la quantité donnée à l’animal à ce qu’elle représenterait si on la mangeait :

  • Donner 5 g de viande (une cuillère à café) à un chat de 3 kg revient à donner, en friandise, un steak de 116 g à une personne de 70 kg.
  • Donner une tranche de saucisson à un chien de 10 kg revient à donner 7 tranches à une personne de 70 kg.
  • Donner un sucre à un chien de 5 kg revient à mettre dans son café 14 morceaux de sucre.
  • Donner 1 verre de lait à un chat revient à boire 23 verres de lait …

Les friandises « maison » ont donc l’avantage d’être souvent très appétentes et pratiques en apprentissage, on sait réellement de quoi elles sont faites, mais leur quantité doit être maîtrisée.

Attention, il ne faut jamais donner à un animal du chocolat, des oignons, de l’ail, du raisin (frais ou sec) ni de l’avocat : ces aliments sont toxiques.

Les friandises industrielles

Concernant la qualité, les circuits de distribution offrent des qualités très différentes. Différentes sortes sont proposées : les biscuits, les snacks, les os de peau de bœuf compressée, les os noués, les os entiers, les friandises en forme d’os (à base de céréales !), des friandises semi-humides (souvent très grasses). Le web renferme également des trésors très curieux : bois de cerf, sabots de veau, bois en forme de corne… Il est impératif de lire les compositions et de se faire aider de professionnels pour choisir une bonne friandise et ne pas se laisser berner par les publicités dont le seul but est de vous faire acheter mais pas de garantir la santé de votre animal.

Concernant les quantités, elles doivent toujours être adaptées à la taille de votre animal. La plupart des friandises sont trop grosses ; mais elles peuvent être partagées.

 

Les friandises pour donner des médicaments

Lorsque votre animal doit recevoir un traitement ponctuel et qu’il refuse de prendre le comprimé directement dans la gueule, la priorité étant qu’il prenne correctement ses médicaments pendant toute la durée prescrite, il est possible de faire une entorse à son régime alimentaire. En effet, dans ce cas précis (et si aucune autre maladie ne l’interdit) il faut trouver un aliment « fétiche » avec lequel vous êtes sûr que l’animal prendra son comprimé ; on est parfois alors amené à conseiller l’utilisation d’une boulette de beurre (qui fonctionne très bien chez le chat), d’un carré de pâté de foie ou un cube de camembert.

Pour les traitements de longue durée, il existe des friandises très appétentes et malléables dans lesquelles on peut cacher les comprimés, en vente chez votre vétérinaire.

Les friandises pour l’hygiène bucco-dentaire

L’hygiène bucco-dentaire est une préoccupation journalière pour nos animaux de compagnie. Dans l’idéal, on devrait brosser les dents de son chien 2 à 3 fois par semaine avec une brosse à dents souple ou un doigtier adapté avec une pâte dentifrice spécifique pour chien/chat (ne jamais utiliser votre dentifrice qui est toxique pour l’animal) pour éliminer les débris alimentaires et le biofilm bactérien à l’origine du développement de la plaque dentaire et du tartre. Cette solution étant souvent fastidieuse, il existe des aides à cette hygiène. Cependant aucune ne remplace le brossage, et aucune n’est efficace seule, mais toutes ont une utilité :

  • Les solutions antiseptiques et antiplaques à diluer dans l’eau de boisson limitent la création du biofilm et rafraîchissent l’haleine.
  • Les poudres enzymatiques ont un effet antiplaque et antibactérien.
  • Les friandises à mâcher, pour autant qu’elles soient suffisamment mâchées (au moins pendant 30 secondes), permettent d’éliminer les débris alimentaires.

Il existe de très nombreuses friandises à mâcher dont les qualités sont inégales, parmi les reproches que l’on pourrait faire à certaines, il y a :

  • Un apport en céréales bien trop élevé pour nos carnivores.
  • Des ingrédients d’origine animale de basse qualité : plumes, bec, pattes…
  • Une composition analytique montrant trop de sucres (plus de 64 % de sucres simples et complexes).
  • Les éléments marketing annoncés « 80 % de réduction de la plaque dentaire » ne sont finalement pas corroborés par les études qui proposent des chiffres de 28 % sur 10 chiens étudiés !
  • Enfin, certains propriétaires se sont plaints de troubles digestifs chez leurs chiens associés à la prise de ces bâtonnets (diarrhée profuse parfois).

En revanche, les circuits distributeurs spécialisés proposent des lamelles à mâcher de qualité ; il s’agit cependant d’un réel conseil à obtenir avec une adéquation entre votre animal et le produit à lui proposer. Faites-vous conseiller par des professionnels.

Les risques des friandises

L’obésité

Le premier risque de l’utilisation de friandises est le développement de l’obésité : parce qu’elles sont trop riches et/ou parce qu’elles sont trop nombreuses. Nous l’avons déjà évoqué, tout est question de qualité et de quantité. Les friandises doivent rester ponctuelles, adaptées à la taille de l’animal et leur apport doit être déduit de la ration alimentaire journalière.

Les dangers pour la santé

Certains types de friandises (lamelles de viande séchée) provenant de Chine ont fait l’objet d’un scandale sanitaire il y a quelques années (2014) : l’origine des matières premières était très douteuse et les techniques de fabrication utilisaient des produits chimiques dangereux de sorte qu’elles ont été incriminées dans le décès de très nombreux chiens. Elles ont été retirées du marché mais nous ne sommes pas à l’abri d’autres soucis de ce type : ainsi regardez bien l’origine de fabrication des produits et évitez au moins tout ce qui est extra-communautaire, ou les produits dont la qualité n’est pas contrôlée.

Dans le même esprit, des os en « peau de buffle », composés de cuir, de sabot, etc. contiennent des petits morceaux coupant ou peuvent être déchirés par le chien en longs filaments dangereux pour le transit digestif. Si certains sont de très bonne qualité, il faut se méfier des produits bas de gamme.

Comment bien faire ?

  • Les friandises doivent être occasionnelles, 2 à 3 fois par semaine, toujours offertes pour une bonne raison ; elles ne doivent pas être quémandées et ne sont données qu’à l’occasion d’une « bonne » attitude ou en réponse à un ordre correctement exécuté.
  • Les friandises peuvent être simplement constituées d’une croquette (de bonne qualité) prise dans la ration quotidienne. C’est la solution la plus saine et la moins onéreuse.
  • Les friandises sont données à l’animal sous surveillance du maître pour éviter tout problème lors de l’ingestion.
  • L’hygiène bucco-dentaire doit être une préoccupation quotidienne ; le brossage des dents est la solution la plus efficace. Les autres outils d’hygiène dentaire sont utilisés sur les conseils de professionnels en fonction de votre animal.
  • Vérifiez toujours la composition et la provenance des friandises que vous achetez : les friandises à base de viande doivent être fabriquées à partir d’ingrédients propres à la consommation humaine, de qualité contrôlée et certifiée. Dans le doute, parlez-en à votre vétérinaire.

 

Que penser des os ?                

Les adeptes du retour à la nature et aux origines aiment donner des os à leur chien, sous prétexte que ça leur apporte du calcium et que ça leur nettoie les dents. Cependant, souvenons-nous que dans la nature, les chiens qui mangent des os mangent également la viande et la peau qui les entourent de sorte que l’os ne se retrouve jamais tout seul dans le tube digestif et qu’il est enrobé de matière, ce qui permet son transit et diminue les risques de blessure du tube digestif.

Lorsqu’on donne un simple os à un chien, celui-ci le casse et/ou le ronge : dans le meilleur des cas, il le ronge, sans faire de morceaux et ingère un magma d’os sec qui se retrouve dans le tube digestif, bloque le transit et produit des selles extrêmement dures impossibles à évacuer naturellement ; dans le pire des cas, il casse l’os, se blesse la bouche et l’œsophage (quand l’os ne reste pas coincé dans la mâchoire) et les petits morceaux tranchants peuvent ensuite rester coincés (nécessitant une intervention chirurgicale), abîmer voire perforer le tube digestif et créer une péritonite.

Conclusion : les os ne sont pas adaptés aux chiens de petit format et il faut bannir les os cassants (côtes et vertèbres d’agneau, côtes de porc, os de poulet et de lapin). Pour les chiens de grand format, si vous donner un os à ronger, il faut qu’il soit charnu (avec de la viande autour) et il faut apporter en parallèle des fibres (soupe de légumes) pour faciliter le transit.