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Comment nourrir son chat ou son chien en 2018 ? Partie 1 : Alimentation industrielle ou alimentation ménagère ?

À l’heure actuelle nous sommes submergés par nombre d’informations sur l’alimentation des chiens et des chats, spots publicitaires, reportages télévisés, forums en ligne, informations en animalerie, blog des éleveurs ou passionnés d’animaux… de sorte qu’il est difficile de se faire une opinion claire et objective sur les avantages et les inconvénients des divers types de rationnement.

La partie 2 s’intéresse à des régimes particuliers, vous trouverez également une fiche sur le régime BARF et une fiche sur le régime végétarien.

Alimentation industrielle

L’alimentation industrielle désigne les aliments préparés, en vente dans différents circuits de distribution : vétérinaire, animaleries, internet ou supermarchés.

Il existe différentes catégories d’aliments industriels :

  • Les aliments secs : les croquettes.
  • Les aliments humides : les aliments en boîte, barquette ou sachet.
  • Les aliments semi-humides : certains saucissons pour chien.

Dans chaque catégorie, on trouve des aliments physiologiques et des aliments diététiques, destinés à une maladie ou un état physiologique particulier.

Enfin, dans chaque catégorie, il y a :

  • Des aliments complets, couvrant les besoins physiologiques de l’animal cible.
  • Des aliments complémentaires, qui doivent être associés à une autre source alimentaire pour obtenir un aliment complet.
  • Des aliments premium, de haute gamme, dont la composition a été établie par des scientifiques (nutritionnistes) pour répondre au mieux aux besoins et qui sont composés de matières premières de qualité et complémentés. Ils sont vendus dans les circuits spécialisés et chez les vétérinaires.

Ces trois informations sont notées sur les étiquettes.

L’alimentation industrielle est un choix judicieux car pratique, économique et respectueux de la santé de nos animaux pour autant que la qualité de l’aliment soit au rendez-vous et pour cela, il faut :

  • Des matières premières de bonne qualité.
  • Une recette équilibrée.
  • Un process de fabrication adapté et respectant les matières premières.

Pourtant, il est extrêmement difficile, voire impossible, par la simple lecture d’une étiquette d’aliment industriel d’en connaître la qualité ; en effet, nous disposons d’informations sur l’espèce et le type d’animaux de destination, sur l’analyse nutritionnelle, les composants de la ration mis dans l’ordre d’importance d’incorporation mais rien ne précise comment la recette est préparée (qualité des matières premières et cuisson), ce qui est pourtant primordial pour connaître la valeur biologique effective de l’aliment fini.

En effet, les process de fabrication à haute température détruisent certains nutriments et notamment les protéines ; en revanche, les glucides (amidon) doivent être bien cuits pour améliorer leur digestibilité et enfin les graisses doivent être incorporées dans la croquette à froid pour ne pas les dénaturer et pour les protéger de l’oxydation : aucune de ces informations n’est présente sur les étiquettes d’aliment…

A lire également : Savoir lire l'étiquette d'un aliment pour votre cien ou votre chat.

Voici quelques indicateurs à suivre pour faire un choix correct de croquettes :

  • Choisir un aliment complet.
  • Privilégier un aliment dit « premium ».
  • Choisir un aliment dont le premier ingrédient de la recette est une source de protéines animales ; mais se méfier des recettes alléchantes aux appellations parfois surprenantes (« viandes de renne » !!!) et des pourcentages.

Ex :  Céréales (25%), viandes et sous-produits animaux (17%) peut être modifié en : Viandes et sous produits animaux (17%), blé (12%), orge (7%), riz (7%).

  • Savoir qu’il existe de nombreuses subtilités dans les appellations qui finalement perturbent et masquent des informations.

Ex : Viande sans « s » est de la viande de consommation humaine alors que viandes avec « s » désigne le cinquième quartier d’abattoir.
Une croquette « au poulet » contient de 4 à 14 % de poulet et certains industriels poussent le vice à indiquer « 4% de poulet dans les croquettes marron » parmi les croquettes orange, vert et marron ; le paquet de croquettes contient un tiers de 4 % de poulet !!

En revanche, il est utile de préciser que toutes les matières premières utilisées pour la fabrication des aliments animaux sont issus de la filière d’abattage classique et ne comportent ni viande d’animaux morts de maladie, ni viande avariée.

  Aliments secs Aliments humides
Avantages Conservation après ouverture
Distribution facile
Coût le plus bas
Apporte de l’humidité à la ration
Augmente le volume et ralentit la prise de la ration (chien goulu)
 
Inconvénients Vérifier que l’animal boit correctement
Repas vite ingéré par les chiens goulus

Poids (80 % d’eau)
Conservation après ouverture
Coût élevé pour des aliments de qualité

Comparatif aliment sec/aliment humide complet pour une qualité d’aliment identique

Pour tout type de rationnement, mais il est important de le préciser avec les croquettes, une alimentation sèche doit être mesurée et distribuée correctement : il n’est pas question de remplir la gamelle de croquettes et de considérer que l’animal ne mangera que ce dont il a besoin : cette pratique est vouée au développement de l’obésité.

  • Une ration en croquettes est pesée chaque jour et distribuée au cours de la journée

La digestibilité d’une croquette se mesure au volume et à l’aspect des selles lorsque l’animal la mange : rien sur l’étiquette ne permet de le prédire. Si les selles sont volumineuses et nombreuses, l’aliment est très faiblement digestible, donc de mauvaise qualité.

Aliment sec et aliment humide peuvent s’allier pour la ration d’un animal, chez le chat, cette pratique est de plus en plus conseillée.

Chez le chien, il est encore difficile de trouver des aliments complets en boîte de bonne qualité à des prix raisonnables. Aussi, pour un chien de 30 kg, il faut une boite de 1 kg par jour, ce qui est lourd et encombrant.

La ration ménagère

La ration ménagère consiste à cuisiner une assiette avec des produits frais pour son animal. Il s’agit d’une bonne idée puisque nous maitrisons l’origine des matières premières et leur cuisson. Cette pratique est possible à condition de respecter certaines consignes :

  • La ration doit comporter tous les nutriments nécessaires à l’animal ; elle est établie avec un professionnel pour un animal donné à un moment donné de sa vie.
  • La ration ménagère répond aux mêmes conditions d’hygiène qu’un repas que vous feriez pour vous : matières premières correctement conservées, pas de rupture de chaine du froid, cuisson de certains aliments…

En pratique, une ration ménagère doit comporter :

  • Une source de protéines animales : viande, œuf, laitage…
  • Une source d’énergie : céréales cuites (riz), pommes de terre, quinoa…
  • Une source de fibres : haricots, courgettes, endives…
  • Un apport lipidique : huile végétale et/ou huile de poisson ;
  • Un complément vitaminique et minéral en fonction des éléments de la ration.

Votre vétérinaire est compétent pour calculer une ration ménagère à votre animal ; il peut se faire aider par des vétérinaires nutritionnistes (sites internet) qui calculent des rations sur-mesure, en particulier pour les animaux souffrant de pathologies chroniques.

Et les restes de table ? Et les friandises ?

Rien n’empêche de donner à son animal des restes de table, pour autant qu’il ne s’agisse pas que de déchets de tables (gras de viande uniquement par exemple) et que ce ne soit pas une habitude quotidienne : c’est parfois pratique de donner le reste de l’assiette que l’enfant n’a pas fini.

Il suffit simplement d’équilibrer le repas, en apportant en plus des restes, ce qu’il manque : ajouter de la viande à une assiette de pâte, ajouter des fibres à un morceau de viande… ces restes constituent un apport alimentaire et doivent être comptés dans la ration quotidienne. Si votre animal mange en général des croquettes et que vous lui donnez de temps en temps des restes de table, la ration de croquette doit être réduite ces jours-là.

Les friandises sont une récompense alimentaire qui souvent fait autant plaisir au maître qu’à l’animal. Elles font partie de rituels de communication qui sont importants dans certaines maisons. Il n’est pas question dans ce cas de les abolir car elles rendraient malheureux l’animal et le maître ; dans la mesure où elles sont raisonnables.

Il faut cependant raisonner la quantité et la qualité des friandises et les « retirer » du calcul de la ration. Une friandise peut aussi être une croquette prise dans la ration quotidienne de l’animal : ce qui fait plaisir, c’est le geste, pas tant ce qui est donné.

 

Petite histoire

J’ai reçu un jour un Monsieur et son Épagneul obèse. Il me dit que son chien ne mange pas beaucoup et qu’il a juste une petite friandise de temps en temps. Je l’interroge sur le temps en temps : à chaque fin de repas ; je l’interroge sur la qualité de la friandise : une madeleine !

J’en viens à faire une petite conversion pour lui exposer le problème :

«  Votre chien qui devrait faire 10 kg, mange donc une madeleine à chaque fin de repas. Si c’était vous, disons que vous pesez 80 kg, que se passerait-il si tous les jours, après chaque repas, vous mangiez 8 madeleines ».

Je crois que tout est dit : depuis il coupe la madeleine en 4 et donne ¼ de madeleine par jour et le chien a bien maigri, tout en satisfaisant le maître et le chien !

Conclusion

En termes de rationnement, tout est possible si l’ensemble est équilibré :

  • Ration tout industrielle ;
  • Ration tout ménagère ;
  • Ration mixte industrielle, humide et sèche ;
  • Ration mixte, ménagère et industrielle…